Les doctorants de l'EUR
Camille ABRIC
(Contrat doctoral 2023-2026)
Contact: Camille.Abric@etu.univ-paris1.fr
Ceramica incognita : modes de production et phénomène proto-urbain en Iran du Nord-Est du Chalcolithique récent à l’âge du Bronze moyen (3500-1800 av. n. è.)
Pour sa recherche doctorale, réalisée sous la direction de Pascal Butterlin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 7041, ArScAn), Camille Abric se penche sur les liens entre les dynamiques sociales et l’évolution des techniques céramiques au sein des premières sociétés urbaines d’Iran du Nord-Est. Son étude s’inscrit dans le défi 4 (Techniques et Innovations) de l’EUR ArChal.
Entre la fin de la période chalcolithique (3500 av. n. è.) et la fin de l’âge du Bronze moyen (1800 av. n. è.), les sociétés du nord-est de l’Iran connaissent des transformations significatives, visibles tant dans leur architecture que dans leur culture matérielle. Il s’agit donc d’étudier les traditions céramiques qui accompagnent ces évolutions, en tant que témoins privilégiés de ces changements.
En prenant en considération cette catégorie de matériel, cette thèse propose une analyse approfondie de la nature et des moteurs de ces transformations. En effet, une céramique grise monochrome à surface polie, parfois ornée de motifs géométriques, communément appelée Burnished Grey Ware (BGW), remplace progressivement la céramique à peinture noire sur pâte rouge caractéristique de l’époque chalcolithique.
L’objectif est ainsi de questionner, d’analyser et de modéliser les relations potentielles entre le développement de cette nouvelle production céramique, la disparition de la céramique peinte, et l’émergence dans la région d’un phénomène plus global qualifié de « proto-urbain ». Cette recherche constitue un sujet particulièrement original car cette région, malgré des études récentes, reste encore très mal connue des archéologues. Cependant, l’application de nombreuses méthodes d’analyses interdisciplinaires (anthropologie des techniques, typologie et nouvelles technologies), basée sur des collections céramiques issues de fouilles anciennes et des archives de fouille inédites permettent de pallier cette lacune historiographique.

Alberto BRUTTO
(Contrat doctoral 2021-2024)
Contact: Alberto.Brutto@etu.univ-paris1.fr
Habiter le pouvoir. La construction concrète et symbolique de l’espace domestique des élites dans l’Italie préromaine (IXe-IVe s. av. J.-C.)
Archéologue de formation franco-italienne, Alberto Brutto travaille actuellement à une thèse, en cotutelle entre les Universités de Paris 1 et de Bologne, intitulée « Habiter le pouvoir. La construction concrète et symbolique de l’espace domestique des élites dans l’Italie préromaine (IXe-IVe s. av. J.-C.) », sous la direction de Olivier de Cazanove (UMR 7041- ArScAn) et Elisabetta Govi (Università di Bologna – UNIBO).
Son sujet de recherche, qui s’inscrit dans le défi 2 (Pouvoir et inégalités) de l’EUR, porte sur une lecture concrète et symbolique de l’architecture domestique de l’Italie préromaine, afin de mettre en lumière les manières d’habiter des élites étrusco-italiques, et plus généralement, les aspects socio-culturels véhiculés à travers le langage architectural. En outre, dans le cadre de ses recherches doctorales et dans le sillage du défi 4 (Techniques et innovation), il s’intéresse aux techniques de construction en terre crue, avec une perspective ethnoarchéologique tout en portant une attention particulière aux enjeux contemporains de l’architecture écoresponsable.
Concernant ses activités de terrain, Alberto a participé à plusieurs missions archéologiques, en Italie, dans les villes étrusques de Kainua-Marzabotto et Spina, dans la ville lucanienne de Civita di Tricarico et dans le site œnôtre de Francavilla Marittima, et en France, dans les sites gallo-romains de Gisacum (Vieil-Évreux) et Les Crassées (Saint-Dizier).

Aura FOSSATI
(Contrat doctoral 2022-2025)
Contact: aura.fossati@etu.univ-paris1.fr
Dynamiques de destruction du patrimoine archéologique mésoaméricain : caractérisation régionale du pillage et analyse comparative pour un défi global
Aura Fossati est spécialisée en archéologie du Golfe du Mexique, rattachée à l’UMR 8096 ArchAm, Archéologie des Amériques, de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et co-directrice de la Mission Archéologique Italienne au Mexique. Elle effectue sa thèse sous la co-direction de Brigitte Faugère (UMR 8096 – ArchAm) et Pascal Butterlin (UMR 7041 – ArScAn). Son travail s’articule autour de la protection du patrimoine culturel en contexte fragile et ses thèmes de recherche portent sur les questions liées au trafic illicite de biens culturels, au patrimoine archéologique et développement local, à la géopolitique du patrimoine et à l’apport de la diplomatie scientifique dans ces domaines. Ainsi, son projet de doctorat s’inscrit dans le défi 3 (conflits, mobilités et migrations)de l’EUR ArChal et vise à mieux appréhender les dynamiques de destructions anthropiques, en particulier le pillage, des vestiges archéologiques au Mexique et au Guatemala. À travers une étude archéologique des stigmates et des pathologies affectant ce patrimoine et son environnement, ce travail a l’ambition de renseigner également sur leur évolution dans le temps et dans l’espace. La réalisation d’une analyse comparative avec des études de cas au Moyen-Orient permettra, en outre, de dégager des particularités propres aux différents contextes, ainsi que des similitudes et interconnexions liées à des schémas globaux.

Léonard GOURNAY
(Contrat doctoral 2024-2027)
Contact: Leonard.Gournay@univ-paris1.fr
Étude des ressources ligneuses en Italie du nord durant l’Âge du Fer : l’usage de l’archéodendrométrie pour la datation, l’interprétation des structures en bois et l’étude de l’environnement dans le delta du Pô.
Dans le cadre de sa recherche doctorale, Léonard Gournay effectue une co-tutelle avec l’Université de Bologne. Sa thèse, dirigée par Stéphane Bourdin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne — UMR 7041, ArScAn) et Andrea Gaucci (Università di Bologna), porte sur le bois en tant que matériau fondamental dans les processus d’analyses des structures antiques, à travers des analyses dendrochronologiques, techno-morphologiques et environnementales, s’inscrivant ainsi dans le défi 1 (Environnement et changement climatique) et le défi 4 (Techniques et Innovations) de l’EUR ArChal.
Le bois est un matériau de première importance pour l’étude archéologique. Il permet de dater absolument la coupe d’un arbre avec une précision quasi parfaite (dendrochronologie), stocke une quantité d’informations visibles à l’échelle macroscopique dès lors que le bois est travaillé (techno-morphologie), et permet de considérer les variations environnementales et le couvert forestier d’une aire climatique donnée (xylologie). En se concentrant sur ce matériau organique rare — car rarement préservé — et peu étudié pour les contextes de l’Italie septentrionale, cette recherche vise à participer à la recherche dendrologique de la France et de l’Italie du nord et à favoriser un dialogue méthodologique entre pays européens.
Bénéficiant des nombreux bois découverts sur le site étrusque de Spina (province de Comacchio, IT) lors des campagnes de fouilles 2023 et 2024, ainsi que ceux provenant du site de San Basilio, il s’agira d’utiliser le maximum d’échantillons pour constituer une ou plusieurs courbe(s) dendrochronologique(s) flottante(s) pour l’Âge du Fer et en les calibrant à l’aide de la méthode du wiggle-matching. Ces courbes s’ajouteront à celles déjà existantes pour la région, dans la perspective future plus globale de finir par permettre la création d’une courbe master (c’est-à-dire continue depuis aujourd’hui jusqu’aux époques passées). Parallèlement, l’objectif est de mettre en lumière le contexte très nouveau de la fouille de Spina, qui a mis à jour depuis 2023 une infrastructure hydraulique composée de nombreuses rangées de pieux et travées. La dendrologie, c’est-à-dire l’ensemble des méthodes d’analyse du bois, vise à permettre la compréhension de ce contexte unique, de la chronologie interne de la berge de Spina aux méthodes utilisées par les Étrusques pour créer cette infrastructure. Finalement, le delta du Pô est encore aujourd’hui riche d’une tradition de travail du bois lié à la gestion des risques hydrographiques, et cette recherche a donc une portée ethnographique, afin d’évaluer un potentiel rapport entre les méthodes modernes de gestion des aléas climatiques et les technologies hydrauliques du passé, dans une région grandement menacée par la montée des eaux.